Notre road trip mauricien — Élise & Maxime, 27 ans (2025)

C’était un jeudi soir. J’ai regardé Maxime et j’ai dit : « Et si on partait ? » Trois semaines plus tard, nos sacs de rando bouclés, on montait dans un vol Emirates pour Maurice, via Dubaï. Il était minuit, on n’avait pas d’hôtel réservé, seulement une voiture qui nous attendait à l’aéroport. Pour nous, le vrai luxe, c’est la liberté.

À la sortie de Plaisance, la chaleur m’a collée à la peau : ça sentait le sucre chaud, le bitume et le sel. Chez Rentiles, un jeune type hilare nous a remis les clés de notre Toyota Vitz blanche, notre « mini van » de fortune. Maxime a fixé la glacière entre nos sacs, j’ai allumé notre playlist reggae : nous étions chez nous, sur quatre roues.

Nous sommes arrivés à Flic en Flac à la tombée du jour. Sur un forum pour backpackers, j’avais noté l’adresse de la famille Veeran. Leur fils Ravi nous attendait à l’arrêt de bus, un panneau « Elise & Maxime » à la main. Chez eux, on dort dans une petite chambre avec moustiquaire, ventilateur bruyant mais efficace, et une terrasse envahie de plantes.

Mala, la maman, nous a servi notre premier cari poisson, riz blanc fumant et achards de légumes : je n’oublierai jamais le goût du gingembre frais. On a dîné avec eux, pieds nus, sous une ampoule nue, pendant que Ravi nous racontait comment son grand-père pêchait à la senne au lever du soleil.

Budget : 23 € la nuit pour deux, dîner et petits-déjeuners inclus. Merci famille Veeran, Flic en Flac.

Au petit matin, Mala nous a conseillé le stand de Tante Asha, près du temple hindou. Elle vend ses gâteaux piments encore chauds pour 15 roupies pièce. Maxime en a pris quatre, moi deux : assez pour tenir jusqu’à midi.

Troisième jour : on quitte la côte. La route grimpe, se perd entre les champs de canne à sucre. On croise un camion coloré de guirlandes et des gamins pieds nus qui nous saluent.

À Chamarel, une copine rencontrée en ligne nous a recommandé la case de Mémé Lise et son fils Jean-Noël. C’est une maisonnette peinte en bleu ciel, posée au bout d’un sentier de terre rouge. Derrière, un potager, deux poules, et un banian gigantesque où chantent les merles.

Jean-Noël nous a emmenés au coucher du soleil voir la cascade de Chamarel : une brume dorée, des bruits de grenouilles, le temps suspendu. Le soir, Mémé Lise a préparé un cari poulet au curcuma frais qu’elle cultive elle-même. Maxime a demandé la recette. Elle a ri, « Ici, c’est au feeling mon zenfant ! »

Budget : 18 € la nuit, repas « cadeau de la maison ». Merci Mémé Lise et Jean-Noël, Chamarel.

On avait lu que Blue Bay était touristique. On y est allés un mardi, tôt, avant la foule. Masques décath’ sur la tête, on s’est jetés à l’eau : coraux intacts, poissons perroquets multicolores, herbiers comme un jardin sous-marin. À la sortie, on a acheté des samoussas au poulet au Snack Jasmin : croustillants, 25 roupies chacun.

Chez Rosy à Gris Gris — mines frits préférés pour 2,50 €

Snack Salut Les Copains — dholl puri roulé pour 1 € pièce

La Case du Pêcheur à Bambous Virieux — poisson grillé sous la paillote pour moins de 6 €

Juin, c’est un air léger, des flamboyants encore fleuris, un vent frais dans les Hauts. Le matin, la rosée sent le jasmin sauvage et les petits pains chauds qu’on achète aux vendeurs ambulants.

On a dormi sous moustiquaire, on s’est lavés à l’eau tiède d’un seau, on a ri de nos coups de soleil, et on a partagé plus de sourires que de selfies.

Vol Emirates : 1 150 € chacun

Location voiture : 220 € pour 10 jours

Nuits chez l’habitant : 15–25 € par nuit pour 2

Repas : 2–6 € par personne

Activités : balades et snorkeling gratuits, rhumerie Chamarel 12 € chacun

On est revenus avec du sable dans les chaussures, du rhum arrangé dans la valise, et surtout : l’envie d’y retourner. Maurice, pour nous, ce sont des sourires, des « Tante » et « Tonton » qui vous ouvrent leur porte, et la route qu’on trace chaque matin en disant : « On va où aujourd’hui ? »